Le pays d’origine d’un produit doit-il être indiqué sur l’étiquette? Cette mesure offrirait-elle une garantie de qualité et aiderait-elle à lutter contre la contrefaçon? Ou n’est-ce rien de plus qu’une parade onéreuse qui cause davantage de soucis adminis

Focus: Faut-il protéger le consommateur ou promouvoir le protectionnisme?

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/13778384/M001-0022-FR.srt

J'ai acheté des vêtements de pays qui   ont une longue tradition dans la mode.

Les étiquettes ne reprennent que la   marque, alors où ont-ils été fabriqués?

Aujourd'hui, parlons du "made in",   de la marque d'origine.

L'origine d'un produit n'est pas reprise   dans la législation européenne.

Parfois, c'est indiqué sur l'étiquette,   et parfois non.

Valentina Graziosi s'est rendue à   Biella,

cœur de l'industrie textile de qualité,

pour comprendre   comment être compétitif

en investissant dans   l'innovation et le savoir-faire.

Nous avons aussi discuté avec   un fabriquant de chaussures italien

qui a préféré délocaliser   pour rester compétitif.

La société Vitale Barberis Canonico   prouve qu'il est possible

de combiner talent artisanal   et innovation technique.

Près de Biella, dans le Piedmont - cœur   du textile italien de qualité -

on produit des textiles pour les plus   grandes maisons de mode.

On garde la production en Italie   car on est très lié à notre région.

On pense que seuls les produits   made in Italy sont compétitifs.

Nous certifions que toute notre ligne   est uniquement "made in Italy".

Des améliorations   du logiciel de gestion

et des investissements dans les   nouvelles technologies ont été gagnants.

Il n'y a ici que 320 employés pour   produire 5 millions de textiles par an.

Tout cela grâce à un investissement   de 10 millions d'euros par an,

Tout le processus est automatisé, pour   un maximum d'ordre et d'organisation.

Après avoir été peignée et repeignée, la   laine est liée sur les bobines.

Pour obtenir le fil,   il faut prendre la fibre...

Elle est étirée et entrelacée   en même temps.

Cette partie est exactement la même   qu'il y a 100 ans.

Le moindre défaut est corrigé à la main.

Toute cette chaîne donne un tissu   prêt à être cousu.

Nous garantissons le textile et le   produit final.

Si quelqu'un achète nos textiles et   les utilise dans les règles,

nous prenons la responsabilité de tout   défaut du textile et du produit final.

Ceux-ci partent pour le Canada,   Rome, le Japon, Hong Kong... l'Inde.

Oui, Biella est un créneau de qualité,

mais investir dans l'innovation   et le savoir-faire peut être efficace.

Les producteurs européens de produits   de qualités

demandent une protection   et une marque d'origine.

Pour en parler, j'ai avec moi   Gianluca Susta,

De l'Alliance des Socialistes   et Démocrates,

originaire de Biella, où nous avons   tourné notre reportage,

et Christopher Fjellner, de Suède,   du Parti populaire européen.

Parlons d'abord   de la marque d'origine.

Pourquoi est-ce nécessaire?   Est-ce pour protéger notre industrie?

Gianluca Susta,   pourquoi faut-il un "made in"?

D'abord parce que le consommateur   ne connaît plus l'origine d'un produit.

Hors, c'est fondamental,   également pour la qualité du produit.

Ensuite parce que tous les pays   en compétition à l'échelle mondiale -

UE, USA, Chine, Inde, Australie,   Brésil, Corée, Japon -

sont tous obligés d'indiquer l'origine   sur des produits stratégiques.

Donc, l'objectif de ce marquage   d'origine sur des produits importés

est de ré-établir   les conditions de réciprocité

Christopher Fjellner,   vous êtes d'accord?

Je confirme qu'il faudrait autoriser de   mentionner l'origine d'un produit.

et j'ai remarqué que H&M, Zara et même   Armani mentionnent l'origine.

Les entreprises et importateurs ne sont   pourtant pas tenus de le faire.

C'est coûteux, bureaucratique   et ça n'amène aucune valeur ajoutée.

Une expression anglaise dit:   "Si ça marche, il ne faut rien changer."

C'est un bon résumé. Si ça fonctionne,   pourquoi vouloir une loi européenne?

Mais cela fonctionne-t-il vraiment?   Quel est le problème?

Peut-on expliquer de quoi nous protège   la marque d'origine?

1,5 million de paires de chaussures   n'ont pas pu entrer dans l'UE,

parce que leur fabrication   et les matériaux utilisés,

les produits chimiques pour les colorer   comportaient un risque pour la santé.

Pour cette raison, imposer et protéger   une marque d'origine

font partie de notre guerre   à la fraude et à la contrefaçon,

et permettent d'obtenir plus de   transparence et de traçabilité.

Je ne veux pas   qu'on ajoute de la paperasserie

en imposant une étiquette   "made in China", "made in Vietnam",

"made in Japan",   en plus du nom de la marque.

Si des vêtements Armani sont produits   en Chine et en Italie,

Je suis certain que le consommateur   préférera celui créé en Italie.

Nous parlerons du point de vue   des consommateurs plus tard.

Pourquoi serait-ce mal   de protéger l'industrie européenne?

S'assurer de la sécurité du produit,   comme pour les chaussures, est capital.

Il faut tenir une position ferme contre   les biens dangereux entrant en Europe.

Mais la solution ne peut pas être   d'imposer une marque d'origine,

parce que je n'accepterai jamais la   vente de chaussures dangereuses

simplement parce qu'elles portent   l'étiquette "made in China".

Vous ne pouvez pas dire qu'un produit   fabriqué en Chine a été fait en Italie.

Mais la sécurité du produit et la   désinformation sont un autre point.

Pour revenir à votre question   sur le protectionnisme.

Selon moi, le protectionnisme   sert à protéger certaines entreprises.

C'est une question de transparence,   pas de protectionnisme.

Informer le consommateur   de l'origine d'un produit

par une petite étiquette indiquant   qu'il ne vient pas de l'UE,

n'est pas du protectionnisme   mais de la transparence.

De plus, on crée un marché unique   ouvert et sans protectionnisme,

sans "made in France" ou   "made in Italy",

ou "made in Spain",   sauf si nous voulons les garder.