L'UE alloue des millions au développement régional, mais beaucoup demandent si ces fonds sont dépensés judicieusement. Peut-on établir un lien entre les projets et la croissance et la création d'emplois ? Nos invités discutent de l'avenir.

Focus : Construire un avenir pour l'Europe

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/15669698/M001-0070-FR.srt

Cette plateforme a été construite en  Belgique en partie avec l'argent de l'UE.

Elle servira à décharger les marchandises  de camions, de trains et de bateaux

qui iront ensuite vers les ports  industriels du pays ou des pays voisins.

Elle a été construite avec l'argent public  et 12% proviennent du fonds régional.

Mais sommes-nous vraiment sûrs que le  projet fini sera complètement utilisé ?

Le débat sur l'avenir  des fonds régionaux a commencé

pour que ces fonds soient davantage liés  à la croissance et à l'emploi.

Jim Gibbons s'est rendu  au pays de Galles,

où les fonds de l'UE n'ont pas toujours  produit les effets escomptés.

Le pays dépendait des mines de charbon  et d'acier, qui sont désormais fermées.

Autrefois prospères, les Galles de l'Ouest  et les Vallées avancent au ralenti.

Avant, c'était génial.  Il y avait des magasins partout.

Il y en avait là aussi, puis un cinéma  ici et d'autres magasins là-bas.

L'aide de l'UE a servi à détourner  une route qui traversait Crumlin.

Le nouveau service de train ne s'y  arrête pas, comme la plupart des gens.

Plus bas dans la vallée, les fonds de l'UE  ont servi à construire le pont Calzaghe.

Le bureau européen de financement au pays  de Galles dit qu'il offre un accès

à des emplois, des commerces, des loisirs  et des services culturels et éducatifs.

Pour beaucoup, ce n'est qu'un moyen sympa  de traverser une ligne de chemin de fer...

S'ils voulaient une passerelle pour  les piétons, une normale aurait suffi

avec un accès pour les personnes  handicapées, comme la loi l'exige..

Cette structure recherchée  sur laquelle je me trouve

aurait plus sa place  aux Tours Alton, selon moi.

Si le quai avait été construit  de l'autre côté de cette voie unique,

aucune passerelle  n'aurait été nécessaire.

Et un moyen de traverser la voie  existait déjà.

L'UE a contribué pour 4 millions  à la construction de ce projet.

On craint que le pays de Galles n'ait pas  tiré le meilleur profit des fonds de l'UE.

Aujourd'hui, j'ai beaucoup d'invités  avec moi et de nombreuses questions.

Pouvons-nous maintenir le même montant  de fonds régionaux

alors que les États membres demandent  de geler le prochain budget de l'UE ?

Et y a-t-il une manière  de lier à l'avenir

le projet et les résultats  en termes de croissance et d'emploi ?

Pour discuter des fonds régionaux  aujourd'hui,

j'ai à mes côtés Danuta Hübner,  du groupe du parti populaire,

Constanze Kreh, du groupe  des socialistes et démocrates,

Michael Theurer.  J'espère ne pas avoir fait d'erreur...

...du groupe des libéraux et démocrates,  et Pieter Cleppe d'Open Europe,

un think tank qui a une opinion  sévère au sujet des fonds régionaux.

Danuta Hübner, le Parlement vient de fixer  ses lignes rouges au sujet de ces fonds,

que vous voudriez vraiment protéger  et défendre à l'avenir.

Á l'avance, car la Commission présentera  une proposition après l'été,

que voudriez-vous demander  aux gouvernements pour l'avenir ?

Avant tout, il est important de savoir,  tous les praticiens vous le confirmeront,

que pour réussir un investissement,  il faut un certain niveau de financement

parce que les résultats doivent arriver.

Il faudrait donc que l'on maintienne au  moins le niveau actuel du budget européen

car nous avons besoin de croissance  et d'emplois, nous devons investir.

Nous réfléchissons actuellement  aussi à la simplification.

On a vu dans ce reportage les problèmes  de bureaucratie,

nous devons donc simplifier davantage  cette politique, c'est important.

Et nous devons rendre cette politique  responsable de détails très concrets,

et l'ajuster selon les particularités car  les problèmes varient selon les villages.

Nous devons donc aussi combiner  les grands objectifs européens

en se concentrant sur les personnes  qui vivent concrètement ces problèmes.

Pieter Cleppe, devons-nous protéger  ce "patrimoine européen",

le fonds de cohésion,  la politique de cohésion ?

Nos recherches ont montré qu'il n'y a  que 10% des fonds structurels de l'UE

qui sont destinés  aux régions les plus pauvres.

Il faudrait manifestement améliorer cela.

Nous avons aussi remarqué un gros  problème avec la capacité d'absorption...

Nous aborderons ce point-là  dans un instant.

Mais c'est en quelque sorte lié, donc...

Cet argent n'est donc pas donné  aux personnes qui en ont besoin ?

Exactement. Cela part sûrement de bonnes  intentions, il n'y a pas de doutes,

mais nous devons regarder les faits  et examiner les résultats.

Si l'on regarde les nombreuses études  qui ont été réalisées,

la plupart d'entre elles ne sont pas  très positives

concernant l'aide apportée aux régions par  ces fonds, ce qui devrait être l'objectif.

82% sont donnés aux régions les plus  pauvres, pas 10%. Il y a une méprise.

Je me vois contraint de vous contredire.  C'est ce que montrent nos chiffres.

Mais nous avons  les chiffres des budgets.

C'est dans ce sens qu'ils comptaient  aller, c'est ça qui est important.

On ne devrait pas dire ce genre de choses  à la TV, c'est complètement faux.

C'est donc une question  de PIB par habitant.

Combien de régions pauvres y a-t-il  en Europe et combien reçoivent-elles ?

Beaucoup de fonds sont alloués  mais ne sont pas dépensés.

C'est une partie du problème. Excusez-moi  de revenir sur la capacité d'absorption

mais je crois qu'en Roumanie,  il n'y a qu'un très faible pourcentage

qui est réellement dépensé.  Dans des pays comme la Roumanie.

Et je suppose que c'est  une partie du problème,

nous devons donc simplifier  la bureaucratie

qui empêche finalement le pays  de dépenser réellement cet argent.

C'est sans doute pour cette raison qu'il  y a une confusion dans les pourcentages.

Constanze Krehl,  il est vrai qu'il y a eu du gaspillage,

d'une grosse infrastructure qui finalement  n'était pas utile.

Je pense que nous devons donner un  nouveau cadre à la politique de cohésion.

Nous allons commencer cela cet automne  et je crois qu'il est nécessaire

d'augmenter le soutien à la recherche  et à l'innovation, par exemple,

ou à l'éducation des personnes  dans ces régions.