Pour prendre des décisions en Europe, il faut prendre en compte l'avis des 28 États membres. Mais les pays plus petits ont-il suffisamment de poids pour faire pencher la balance de leur côté ?

Les petits pays de l'UE : De vrais poids plume ?

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/11793248/v003-0062-fr.srt

Pour connaître son poids, il suffit de  monter sur la balance pour voir le résultat.

En revanche, déterminer le poids  qu'un État membre a

au sein de l'Union européenne  n'est pas aussi évident.

Prenons la Finlande, en termes  de territoire, c'est un pays assez grand.

Mais si l'on regarde son influence ou sa  population, son poids est bien plus léger.

Avec 28 États membres, l'Union  européenne a dû élaborer un système

pour donner à chaque pays une partie  du pouvoir de vote, selon sa population.

Cela donne donc un net avantage  aux pays les plus grands... Vraiment ?

Ici, le nombre de sièges attribué  à chaque pays

est déterminé par représentation  proportionnelle :

plus sa population est grande,  plus le pays a de sièges,

mais un eurodéputé représente  aussi un plus grand nombre de citoyens.

Donc, si un eurodéputé maltais  représente 80 000 citoyens,

un eurodéputé allemand  en représente près de 800 000 !

Dans un tel système, comment les députés  des petits pays défendent leurs intérêts ?

VoteWatch, une organisation  qui analyse les orientations de vote

au sein des institutions européennes,  nous donne un indice important.

Pour un petit pays, il est crucial  de bien choisir ses combats.

Pour ces domaines  où l'enjeu est important pour vous,

vous pouvez obtenir le soutien  des États membres plus grands

en échange de votre soutien dans d'autres  domaines moins importants pour vous,

et des postes-clés pour les membres du PE  de votre pays, ou pour vos fonctionnaires.

Au Conseil européen,  le système de vote est différent,

mais il est tout aussi crucial pour les pays  plus petits de créer des alliances.

Dans des salles comme celle-ci, les chefs  d'État et de gouvernement se rencontrent

et prennent des décisions nous concernant  tous. Mais comment sont-elles prises,

et quel poids ont les pays plus petits ?

Sur les sujets sensibles, comme les taxes,  la défense ou la modification des traités,

les décisions sont prises  "à l'unanimité",

ce qui signifie, en théorie,  que si l'on enlève la pression exercée

par les pays plus grands,  chaque pays a le même pouvoir.

Pour toutes les autres décisions,  il faut obtenir la majorité qualifiée :

Actuellement, les pays les plus grands  ont entre 29 et 27 voix,

les pays de taille moyenne entre 14 et 10,  et les plus petits entre 7 et 3.

Toutefois, à partir de novembre 2014,  un nouveau système sera introduit :

la double majorité. Pour y arriver,  une majorité des États devra être d'accord,

mais en outre 65% de la population de l'UE  devront être représentés.

Cela joue, selon moi, à l'avantage  des grands et des petits pays,

mais pas vraiment à l'avantage  des pays de taille moyenne

qui, jusqu'à présent,  étaient un peu surreprésentés.

En plus du système de vote,  la présidence tournante du Conseil

offre aussi à chaque pays de l'UE,  grand ou petit, une splendide occasion

de faciliter des accords et d'amener sur  la table des sujets d'importance nationale.

Ici, chaque pays dispose d'un commissaire  chargé d'un domaine.

C'est la clé pour les pays plus petits  pour se charger de dossiers stratégiques.

Ainsi, la Grèce,  avec ses 15 000 km de côtes,

a repris le dossier de la pêche à Malte,

un pays qui détient aussi  de grands intérêts dans ce domaine.

Il est clair qu'avec les élargissements  successifs de l'UE,

le nombre de pays petits  et moyens a fortement augmenté.

Ils n'ont peut-être pas un grand nombre  de voix, de ressources administratives

ou un grand pouvoir de négociation,  mais de nombreux petits pays,

quand ils visent juste, parviennent  à défendre leurs intérêts en Europe.