Martin Häusling (verts/ALE) nous explique la proposition du PE visant à établir de nouvelles règles pour améliorer la fiabilité des labels biologiques européens.12886D80-820A-4764-BB55-A52C00F76B60

Dans quelle mesure peut-on se fier aux labels biologiques ?

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/12114437/n003-0374-fr.srt

Les ventes de produits biologiques  ont quadruplé ces dernières années.

La réglementation européenne  sur ces produits remonte à 25 ans

et a déjà été révisée plusieurs fois.

L'envolée des ventes rend cette réforme  encore plus litigieuse.

L'eurodéputé allemand Martin Häusling  est chargé de cette réforme au Parlement.

Martin Häusling,  bonjour et bienvenue dans cette interview.

On l'a dit, le marché des produits bios  s'envole partout en Europe.

Mais les produits étiquetés et vendus  comme tels sont-ils vraiment bios ?

En ce qui concerne les produits  vendus sur le marché européen,

on peut être sûr à presque 100%  qu'ils sont biologiques.

Les fraudes augmentent, mais c'est  parce que le marché se développe.

Et il faut admettre que les importations  peuvent encore poser problème.

Mais je pourrais garantir personnellement  que quand le consommateur achète du bio,

que ce soit sous le label écologique  européen ou d'une association,

Mais c'est surtout une question de contrôle.  Qui organise les contrôles ?

Le secteur du bio dispose  de son propre système de contrôle.

Ça ne signifie pas  qu'il n'y a pas les contrôles habituels.

Il s'agit d'un système supplémentaire  avec des normes spécifiques au bio,

et donc les producteurs sont contrôlés  deux ou trois fois.

Nous avons aussi des inspecteurs  qui sont spécialisés en la matière.

Un inspecteur spécialisé en boucherie  ne peut pas inspecter une ferme bio.

Il s'agit de visites  par des inspecteurs spécialisés

qui vérifient les éléments distinguant  les producteurs bios des conventionnels.

Mais il faut étendre cela  pour inclure les importations.

L'UE adore les agences. Faudrait-il  établir une Agence des produits bios

pour créer  une énième agence européenne ?

C'était en effet une de nos suggestions.

D'autres ont préféré dire  qu'il nous faut une autorité centrale.

Nous avons 28 interprétations  de la même règle dans l'UE

Il faut d'urgence une certaine coordination  au niveau européen.

Vous dites qu'on gardera  les contrôles du bio.

Dans le passé, la CE a suggéré qu'on ait  simplement des contrôles alimentaires

et qu'ils soient identiques.  Que va-t-il se passer ?

La position du PE,  d'après les propositions

et les compromis que nous avons trouvés,  est très claire :

les contrôles doivent faire partie  de la réglementation.

Ils nécessitent une expertise spécifique,  et c'est donc là leur place.

Les pesticides doivent-ils être  totalement absents

ou une petite quantité est-elle tolérée ?

D'après la Commission,  il est possible qu'il y ait

une contamination par l'agriculteur  d'un champ voisin qui en utilise…

où chacun agissait consciencieusement  et n'utilisait que peu de pesticides,

le secteur du bio n'aurait pas de problème  à garantir 0,0%.

Mais n'oublions pas que 5%  des terres agricoles sont cultivées en bio

alors que 95% sont cultivées  avec des pesticides.

On ne peut donc pas exiger du secteur  des réglementations très strictes

Ce serait les punir pour des dommages  causés par leurs voisins.

Le point de départ des produits bios,  ce sont les semences.

Comment garantir aujourd'hui et à l'avenir

que les agriculteurs aient accès  à des semences biologiques,

et comment cela va-t-il se développer ?

Les normes varient beaucoup  entre États membres.

L'Allemagne, l'Autriche et la France ont  un marché important de semences bios.

L'agriculteur peut vérifier les semences  bios disponibles dans une base de données,

ce qui oblige le producteur à l'accepter.

Mais ce n'est pas le cas dans les 28 États.

Ce serait une erreur de suggérer  que d'ici 2021, pour chaque sorte de chou,

il y aura une semence bio équivalente.  Le marché doit se développer.

Nous avons commencé par demander  à la CE ce qu'elle peut faire.

Y a-t-il un seconde aide clé, à savoir  le financement du développement rural ?

99% des ressources de la recherche sont  consacrées à l'agriculture conventionnelle.

Développer le marché des semences exige  des fonds, une responsabilité publique,

L'agriculture biologique  sera-t-elle facilitée à l'avenir ?

Les fermes plus grandes alloueront-elles  une partie de leurs terres au bio

et une autre  à l'agriculture conventionnelle ?

Est-ce comme cela que ça va fonctionner ?

Les députés ont longtemps combattu  les fermes mixtes,

qui sont malheureusement la norme  dans de nombreux pays.

La situation en Allemagne et en Autriche  est très différente.

Nous nous battons pour que les fermes  choisissent l'un ou l'autre.