Le Danemark est plus décidé que jamais à définir le cadre financier 2014-2020 - mais l'UE reste divisée.

Interview: Négociations difficiles pour le budget de l'UE

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/15920831/n003-0181-fr_mf.srt

Tous les sept ans, l'UE fixe un cadre  pour la période budgétaire à venir.

Les négociations sont entamées  pour 2014-2020

mais la crise économique  rend la tâche plus ardue que jamais.

Les députés, commissaires  et représentants gouvernementaux

envisagent donc la possibilité  d'une UE s'autofinançant,

selon un système de "ressources propres".

Or avec les élections  en France et en Allemagne,

Non, ce n'est pas mon avis. Je pense  qu'il est de notre devoir de continuer,

afin que les négociations sur le CFP  progressent au plus vite.

C'est également l'objectif  de la présidence danoise

nous en discutons en réunion du Conseil  "Affaires générales", notamment,

afin de nous assurer que nous avançons  rapidement pendant la présidence danoise,

dans l'espoir qu'un accord  soit adopté au second semestre.

Nous traversons trois crises simultanées.

Il y a la crise du secteur  des services bancaires et financiers

et la crise de la dette souveraine,  auxquelles s'ajoute une récession.

Ces trois événements ont nécessité  toute notre attention.

Mais il est temps de nous concentrer  sur les sept ans à venir.

Les ministres des Finances des Etats  membres peuvent emprunter ou s'endetter.

Je pense qu'il faut à tout prix éviter  que l'UE connaisse le sort

des Etats membres  qui se trouvent gravement endettés.

Nous ne pouvons ni lever de fonds  sur le marché monétaire, ni emprunter,

ni prélever d'impôts ou nous endetter.

Nous ne pouvons pas enregistrer de déficit,  nous n'avons pas le droit à l'erreur.

une taxe sur les transactions financières,  les transports aériens, l'énergie ou la TVA ?

Nous ne sommes pas favorables à  de nouveaux régimes de taxation dans l'UE.

Cette décision revient aux Etats  nationaux, aux Etats membres.

Mais si nous parvenons à simplifier  le financement des fonds propres de l'UE,

nous garderons l'esprit ouvert  à toute possibilité.

Mais la fiscalité est du ressort  des Etats membres.

Les idées proposées jusqu'ici  faussent les marchés.

Nous pensons ainsi  que la taxe sur les transactions financières

discriminerait indûment  la City de Londres.

La taxe sur les transports aériens nuirait  à la compétitivité des industries de l'UE

car, à moins d'être adoptée  par le reste du monde,

elle coûterait cher  aux entreprises européennes,

chose impensable,  vu la conjoncture actuelle.

Est-ce réaliste d'anticiper sur huit ans ?

Personne n'avait prédit la crise économique  ou le Printemps arabe, par exemple.

Il est crucial que nous ayons à l'esprit

les défis que nous aurons  à relever à l'avenir.

C'est pourquoi  la présidence danoise s'attache

à allouer des ressources à l'innovation,  la recherche, l'éducation,

afin de pouvoir investir  dans les emplois de demain,

au lieu de poursuivre ce qui se fait  depuis des années.

Cela sera-t-il compliqué ? Oui.  Est-ce nécessaire ? Absolument.

Le système budgétaire est  dominé par une "mentalité de silo".

On alimente le budget  mais l'argent est bloqué et ne circule pas.

En termes de discipline,  c'est positif.

Mais en termes de flexibilité et  d'optimisation des ressources, c'est à revoir.

Le Danemark va progresser  pendant sa présidence,

mais en juillet,  d'autres pays le relaient

et l'un d'eux chiffrera  le budget à la dernière minute.

Je ne doute pas un instant  que les prochaines présidences

s'attelleront à cette tâche  de façon énergique et professionnelle.

La présidence danoise  a pour objectif clair

de préparer un cadre de négociation pour  la réunion du Conseil européen en juin,

d'ici la fin de l'année,  pendant la présidence chypriote.

Cela nous laissera amplement  le temps pour mettre le budget en place,

Si l'on se base sur les résultats passés,

nous devons nous attendre  à une décision de dernière minute,

nous serons encore en train de finaliser  les détails du budget.

Mais alors, la présidence de l'Union  européenne sera assurée par la Grèce.