Face à un chômage massif, nombre de jeunes professionnels portugais émigrent pour tenter leur chance dans d'anciennes colonies portugaises. EPTV mène l'enquête au Mozambique.

Reporter : La fuite des cerveaux portugais

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/15957875/m003-0196-fr_mf.srt

Avec ses caravelles, le Portugal a colonisé  l'Afrique, l'Asie et l'Amérique du Sud.

Avec la crise actuelle, les Portugais  quittent à nouveau leur pays en masse

pour le Brésil, l'Angola et le Mozambique,  d'anciennes colonies à l'économie prospère.

EPTV a suivi ces jeunes migrants  prêts à se construire un véritable avenir

dans les pays qui ont des liens solides,  historiques et culturels avec le Portugal.

João Carlos Nunes travaille  au Mozambique depuis 2 ans.

Il a un diplôme  en administration des affaires.

João a décidé de tenter sa chance  à Maputo en 2010 après avoir perdu

son emploi dans le secteur automobile,  un des premiers à s'écrouler avec la crise.

J'étais sans emploi et j'ai réfléchi  à ce que je voulais faire de ma vie.

Depuis longtemps,  j'avais envie de m'installer ici

J'ai suspendu mes allocations de chômage  pour essayer de m'installer ici.

Mes amis m'ont aidé à trouver un endroit  où loger pendant deux ou trois mois.

Cela m'a aidé à parler à des gens,  à obtenir des entretiens.

Depuis 2 ans,  il vit et travaille à Maputo,

la capitale d'une nation qui croît  à un rythme effréné, plus de 7% par an,

attirant ingénieurs, agronomes, experts en  télécoms et investisseurs en construction.

On a des estimations approximatives  sur le nombre de nouveaux immigrants.

Le taux de personnes  qui arrivent a doublé.

Le taux, pas le nombre,  a plus que doublé depuis 2010.

Le revers de la médaille  est au Portugal.

En 2011, le Portugal est le pays d'Europe  a avoir détruit le plus d'emplois.

Le chômage des jeunes dépasse 30% et on  ne compte plus les travailleurs sous-payés.

La situation est telle que le premier  ministre a invité les jeunes à émigrer.

Les jeunes, plus particulièrement,  se trouvent dans des situations terribles.

À cause du chômage,  mais aussi du sous-emploi.

Ceux qui ont un master ou un diplôme  de 3e cycle gagnent 500€ par mois.

Les jeunes n'ont pas besoin  des politiciens pour leur dire d'émigrer,

ils se le disent eux-mêmes : "Je vais  voir ce que je peux faire de ma vie,

On sait que c'est une tendance persistante,  structurelle à l'émigration.

On sait que l'émigration a été encouragée  par une série de circonstances,

par la présence de communautés  portugaises ou lusophones autour du globe,

Il y a une infrastructure portugaise  au Brésil, en Angola, en Mozambique,...

Ces départs continus de travailleurs  vers les anciennes colonies

pourraient avoir de graves conséquences  sur l'économie et la société portugaise.

Dans les années 1960,  les Portugais qui émigraient

étaient des paysans non-qualifiés,  illettrés pour la plupart,

et en partant trouver du travail en France,  dans l'agriculture ou la construction,

Aujourd'hui, nous perdons beaucoup  des personnes les plus qualifiées.

Le nombre de migrants  qui ont un diplôme universitaire

L'émigration se transforme pour le Portugal  en une perte de capital humain,

une hémorragie qui rendra encore  plus difficile la sortie de la crise.