Les eurodéputés se préparent à adopter une position concernant les flux migratoires liés aux soulèvements en Afrique du Nord. Entretien avec l'eurodéputé Martin Schulz au sujet des leçons que l'Europe doit tirer de Fukushima.

Le JT : L'immigration clandestine - L'avenir de l'énergie nucléaire

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/15525589/N001-110404-FR.srt

On redoute un nouvel afflux de migrants  sur les côtes européennes.

Les députés examinent cette question  lundi en plénière.

Le chef du groupe des socialistes et  démocrates, M. Schulz, est notre invité

à la veille d'un débat sur l'avenir  des centrales nucléaires de l'UE.

Cet énorme ferry quitte  l'île de Lampedusa

afin d'amener des centaines de migrants  clandestins ailleurs en Italie.

Il s'agit d'une évacuation pour  des raisons médicales et médiatiques.

Depuis le début de l'année,  plus de 22.000 migrants,

principalement des Tunisiens  voulant arriver en France,

ont saturé la capacité de logement  de cette petite île.

Un répit de courte durée  pour Lampedusa :

dimanche, des dizaines  de nouveaux bateaux sont arrivés.

Cela souligne le manque de solidarité  entre les États de l'UE.

Silvio Berlusconi,  qui s'est rendu à Tunis ce lundi,

a proposé aux nouvelles autorités  de rapatrier des milliers de migrants

arrivés en Italie depuis le début  de cette année.

comme cela a déjà parfois été  le cas avec l'Italie,

en viennent à rejeter des gens,  à renvoyer les bateaux,

sans effectuer un réel contrôle  pour s'assurer

que nous remplissons nos obligations  envers les véritables réfugiés.

Pour sa part, le PE adoptera une  position mardi sur les flux migratoires

liés à l'instabilité politique dans  des pays comme la Tunisie et la Libye.

On ne peut pas faire face à des vagues  migratoires dans un délai très bref.

Nous devons donc avoir une politique  de coopération avec les pays du Maghreb.

Il faut convaincre les États membres de  créer une réelle politique migratoire.

Paris et Rome ont déjà décidé  d'organiser, le plus vite possible,

un sommet pour résoudre les différences  en matière d'accueil des réfugiés.

Qu'a appris l'UE en matière de sécurité  nucléaire du désastre de Fukushima ?

Avant le débat en plénière de mercredi,

Patrick Delfosse a rencontré  Martin Schulz, chef du groupe S&D.

M. Schulz, il semble qu'après Fukushima,  beaucoup ont changé d'avis.

ont décidé d'arrêter l'option nucléaire  après 2020.

Qu'en est-il à l'échelle européenne ?  Que proposez-vous ?

Personnellement,  je n'ai jamais changé d'avis.

J'ai toujours été en faveur d'une sortie  rapide de l'énergie nucléaire.

L'énergie nucléaire n'est pas justifiée,

mais je n'ai jamais réussi à rassembler  une majorité qui partage cet avis.

Même après Fukushima, il n'y a pas de  mouvement de masse contre le nucléaire.

De plus en plus de personnes doutent  ou posent des questions

mais la lutte sera longue pour obtenir  un résultat. Regardez la France.

Je suis heureux de voir que  mes collègues français changent d'avis

mais beaucoup issus  d'autres groupes n'y pensent même pas.

Voilà pourquoi je dis qu'il y a  encore beaucoup à faire.

Il y a eu quelques changements  dans les nouveaux États membres.

Des centrales nucléaires comme Ignalina  ou Bohunice étaient censées fermer.

Mais l'argent destiné à leur fermeture  n'est plus disponible, il a disparu.

Qu'en pensez-vous ?  Avez-vous des questions à ce sujet ?

L'énergie nucléaire est une forme  d'énergie chère, et il n'est pas sûr

que l'argent ait été correctement  alloué. Il y a eu une enquête.

On soupçonne que cet argent  ait été utilisé à d'autres fins.

Mais cela ne change rien à la question.

Si on analyse la manière  dont l'énergie nucléaire est financée,

il est assez clair que cela est  extrêmement onéreux.

S'il faut inclure les coûts de fermeture  ou de modernisation des centrales,

le budget nécessaire serait  tellement élevé

que l'énergie nucléaire serait même plus  chère que les autres types d'énergie.

Il suffit d'examiner les budgets  pour conclure :

le nucléaire n'est pas une option sensée  techniquement ou économiquement.

Au cours de la séance d'ouverture de  la plénière, le président du PE J. Buzek

a parlé notamment  des violences en Côte d'Ivoire.

Le PE s'inquiète que les dernières  élections n'ont pas mené à la stabilité.

Il a demandé aux deux parties  de mettre un terme à la violence

et a déclaré que ceux qui commettent  des crimes seront traduits en justice.

Une véritable politique spatiale  pour l'UE :

Le commissaire de l'industrie Antonio  Tajani a présenté une feuille de route.

Une des priorités est l'indépendance  technologique de l'UE,

avec la suite du programme  de navigation par satellite Galileo.

Les autres priorités sont l'exploration  spatiale et la surveillance de la Terre.

La bataille juridique entre Airbus  et Boeing continue.

L'UE a fait appel d'un jugement  de l'organisation mondiale du commerce.

L'OMC avait confirmé que Boeing,  l'avionneur américain,

avait reçu plus de 5 milliards  de dollars d'aides illégales de l'État

Selon Airbus, ces subsides pourraient  s'élever à 23 milliards de dollars.