Alors que la commission spéciale sur la criminalité organisée présente son rapport final, sa présidente, Sonia Alfano (ADLE), estime qu'une commission permanente est nécessaire pour vaincre la criminalité organisée.

Interview : La lutte contre la Cosa Nostra «européenne»

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/16383963/n003-0261-frx.srt

Sonia Alfano, le travail de la commission  CRIM vient de se terminer -

la commission spéciale anti-mafia  et contre la criminalité organisée.

Vous avez eu 18 mois pour convaincre.  Vous y êtes arrivée ?

Cela n'a pas été simple,  mais étant donné les résultats aujourd'hui,

nous avons réussi à convaincre  tous nos collègues, mêmes les sceptiques,

de reconnaître l'existence des mafias  et du crime organisé dans tous les États

et le besoin de régler cela par le biais  d'une loi unique partagée par les 28.

Quelles mesures législatives  avez-vous réussi à approuver

Le principal est le besoin de reconnaître  que l'association mafieuse est un crime.

Il y a aussi la nécessité d'exclure  des appels d'offre

toutes les entreprises  et les personnes qui ont été condamnées

pour des délits  liés à la criminalité organisée,

et l'interdiction de se présenter  aux élections pour toute personne

pour des crimes  contre l'administration publique,

des crimes organisés  et d'autres délits graves.

Les lois pour protéger  les familles des victimes et les témoins,

auxquels on porte trop peu d’attention.

Concernant le secret bancaire,  on sait que cela restera lettre morte

s'il n'y a pas de négociations avec les pays  tiers, même s'ils sont en Europe.

Peut-on espérer voir,  dans un contexte européen,

une réelle volonté  de faire avancer ce dossier ?

La Suisse, qui est un de ces États,  a modifié sa position.

Récemment, la Suisse a été  bien plus coopérative.

Mais il est clair qu'abolir le secret  bancaire est un point crucial pour nous.

L'illusion budgétaire constitue  une des explications

du trou budgétaire de 1000 milliards d'euros  que l'on vient de découvrir.

Cela affecte et continuera à affecter  les poches des Italiens et des Européens.

Il faut aussi dire que les grandes banques  européennes font l'objet d'enquêtes

Donc, ce système de contrôle  et le fait d'introduire des limites

font ressentir d'autant plus le besoin  d'un règlement fort et ferme.

Le dialogue a-t-il été intense ?  Pouvait-on en faire davantage ?

Ou bien pensez-vous que cette commission  est arrivée à son terme ?

Cela n'a pas été facile,  parce que mes collègues me demandaient :

"Pourquoi parle-t-on de la mafia  italienne au Parlement ?"

Nous avons dû faire comprendre  que ce n'est plus un problème italien.

le monde des institutions  et le monde des entreprises.

Les autres États membres risquent  de traverser ce que nous avons traversé.

Quand nous avons démontré qu'aucun État  membre n’était immunisé contre ce risque,

ils ont directement réalisé  que leur superficialité dans le passé

avait malheureusement encouragé  les mafias à s'installer.

Quels sont les dossiers lancés  par cette commission spéciale

que vous espérez voir approuvés durant  la prochaine législature du Parlement ?

Certainement le dossier concernant  le procureur européen. Et ensuite...

Des sanctions plus sévères  en cas d'association mafieuse ?

Exactement.  Nous avons émis des recommandations.

Le Parlement et la Commission européenne  doivent comprendre le message.

J'espère que ceux d'entre nous  qui seront ici après les élections

et le promouvoir avec encore plus  de conviction qu'on ne l'a fait à la CRIM.

Je pense que le Parlement,  après avoir réalisé tout ce travail,

ne peut pas mettre un terme à tout cela  avec une commission spéciale.

La commission spéciale CRIM devrait  devenir une commission permanente.

Bonne chance pour le reste de votre travail.  - Merci.