Direction la Castille-La Manche pour évaluer comment le récent véto du Parlement concernant la proposition de la CE sur les semences est perçu par les agriculteurs locaux et les entreprises de semences.66322646-1004-4961-865B-A31700EDF5A7

SOS : "Sauvez nos semences"

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/11798796/m003-0285-fr.srt

Nous voyageons de Madrid à la municipalité  d'Espinosa de Henares

dans la province de Guadalajara,  en Castille-La Manche.

Les céréales cultivées sont l'orge, l'avoine,  le malt, le blé, le tournesol et le colza.

Notre destination : une usine de semences  à environ 100km de la capitale espagnole.

Nous allons rencontrer  la chercheuse María Jesús Rojo

qui crée les graines  que les agriculteurs achètent ensuite.

et certaines de nos variétés  ont été créées par nos recherches.

en Espagne, 300 millions de kilos  de semences certifiées ont été produits.

La Commission européenne voulait  simplifier les règles

concernant la production  et la vente de ces semences,

mais en plénière, le Parlement européen  a voté de rejeter cela.

La plénière a jugé que la proposition  donnerait trop de pouvoir à la Commission

et qu'elle ne laisserait aucune marge  de manœuvre aux États membres

En outre, selon certains députés,  la Commission n'a pas mesuré l'impact

que ces propositions de lois  pourraient avoir sur les petites entreprises.

José Carlos, directeur de production  de l'entreprise,

nous explique comment  sont produites les semences.

Nous produisons de nouvelles variétés  que nous faisons enregistrer en Espagne.

Une fois qu'elles ont passé tous  les contrôles officiels d'enregistrement,

les semences sont ensuite soumises  à un brevet de propriété intellectuelle

qui nous permet de demander des royalties  pendant plusieurs années sur son utilisation

et ainsi de couvrir les coûts  en temps et en investissements.

Ici, nous avons le résultat final  de tout ce processus.

Elles ont été traitées et se trouvent  maintenant dans leur emballage final

avec un label de certification  des semences.

La proposition  de la Commission européenne

visait à limiter le droit des agriculteurs  à vendre leurs propres semences ;

cela aurait été au détriment  des petites entreprises.

Je suis agriculteur, je vis dans une famille  d'agriculteurs depuis plusieurs générations,

je ne me rappelle pas qu'il y ait eu  d'autre profession dans ma famille.

Je leur achète souvent du compost  et certaines semences.

entre l'effort requis  pour produire une semence

ou pour améliorer  une variété de semence bien précise

et les efforts de ceux qui doivent les utiliser  pour accroître la rentabilité des champs.

Le coût moyen  pour un producteur de semences

qui veut enregistrer une variété de semence  s'élève à environ 5000 euros.

Où est la limite entre protéger  les petits agriculteurs

Il est inacceptable  qu'une semence soit produite

et que le lendemain, quand la variété est  mise en vente, elle disparaisse du marché

parce que tout le monde l'échange  et la vend et qu'elle passe au marché noir.

À Madrid, nous rencontrons les syndicats  agricoles et le ministère de l'agriculture.

Nous soutenons le droit des agriculteurs  à multiplier leurs propres semences

et nous croyons que le PE devrait  défendre cela à tout prix.

L'organisation COAG critique  la proposition de la Commission,

elle estime que celle-ci est trop ambitieuse.

Par exemple, en Espagne,  les vignes et les oliviers

sont très bien adaptés  au climat méditerranéen,

ils ont besoin de conditions particulières  que les pays du Nord n'ont pas.

Nous pensons que la CE a été trop loin  dans l'harmonisation de la réglementation.

Pour l'union des petits agriculteurs  et éleveurs, l'UPA,

la proposition de la CE donne  trop de pouvoir aux grandes entreprises.

Aucun agriculteur ne pourra plus  produire ses propres semences.

Ils sont confrontés à des difficultés,  notamment dans les coopératives :

ils ont établi qui a le droit  de créer des variétés de semences

et ils font même payer l'agriculteur  qui veut en semer.

Tout cela affecte  ce type de détaillants

et profite aux grandes entreprises  qui sont malheureusement 3 ou 4.

Pour le ministère espagnol de l'agriculture,  la proposition n'est pas nécessaire

et elle a créé un nouveau conflit  qui semble être résolu.

Aucun pays n'a demandé cela,  ni aucun secteur spécifique,

mais cela a plutôt été envoyé du haut vers  le bas - de la CE vers les États membres.

À cela s'ajoute le problème des tensions  autour de l'agriculture biologique et locale

Mais toucher à cela dans ce projet de loi  a soulevé des doutes dans ces secteurs

et est une des raisons  pour lesquelles il a été rejeté.

Comment les différents intérêts  des pays membres,

des agriculteurs et des producteurs  de semences peuvent-ils être conciliés ?

Les agriculteurs ignorent le rôle qu'ils  doivent jouer dans l'amélioration génétique

et que le travail que nous faisons en tant  que sélectionneurs est très important.

Cela intéresse les agriculteurs d'avoir  de nouvelles variétés plus résistantes.

Nous devons préserver la biodiversité.

Je ne suis pas un grand écologiste,  mais nous sommes tous nécessaires,

personne ne devrait avoir un pouvoir  absolu. Il doit y avoir un équilibre.

Réunissons les syndicats, les associations  semencières, le ministère

et aussi les consommateurs finaux,  pour parler ensemble et dire :

il ne faut pas que, en tant qu'agriculteur,  vous ayez tous les droits,

moi, producteur de semences, j'ai aussi  des droits, et le consommateur final aussi.

L'Espagne est à la traîne, il n'y a pas  de recherche car personne ne veut investir.

Que va-t-il se passer après le rejet  de la proposition de la Commission ?

La balle est dans le camp du Conseil  suite à la procédure de codécision.

de présenter une série  de propositions d'amendements.

Pour les petits agriculteurs,  qui vivent de 200 ou 300 hectares,

Julian espère que la législation  ne changera pas

et qu'il y aura une protection pour  les agriculteurs comme lui et ses ancêtres

qui ont passé toute leur vie  à travailler dans les champs.