Des milliers de migrants se déplacent à travers l'Europe. EuroparlTV examine la situation sur le terrain en Croatie et en Hongrie.57D43E02-72AA-4B58-8443-A406009D32A7

L'Europe cherche des solutions à la crise migratoire

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/20500151/m006-0018-fr.srt

Le PE a appelé les États membres  à faire preuve de plus de solidarité.

Les eurodéputés ont soutenu le projet  de relocaliser 120 000 demandeurs d'asile

séjournant principalement en Italie  et en Grèce vers d'autres États de l'UE.

EuroparlTV s'est rendu en Hongrie  et en Croatie sur la route des migrants.

Beli Manastir, petite ville croate  située à 5km de la frontière hongroise,

est devenue en quelques heures  le point de chute de milliers de migrants

bloqués dans leur avancée par la fermeture  de la frontière serbo-hongroise.

Les conditions d'accueil y sont sommaires.

Le long de la route, Ahmed et sa famille  ont trouvé refuge dans une station-service.

Depuis le début de la guerre, tout le monde  sait qu'on ne peut pas vivre en Syrie.

Comme vous le voyez, les femmes  et les enfants dorment dans la rue.

Chaque gouvernement devrait  regarder au fond de son cœur.

Ce sont des femmes et des enfants,  des enfants comme les vôtres.

Je dois aller en Suède.  Ma famille est là.

Le père, la mère et la famille  de ma femme sont là.

Les autorités locales s'organisent  pour faire face à l'afflux de réfugiés.

Une structure d'accueil est montée,  mais sa capacité sera très vite dépassée.

En quatre jours, la Croatie a accueilli  plus de 20 000 migrants -

un chiffre qu'elle s'attendait  à atteindre en un mois.

Il s'agit d'une ancienne base militaire.

Il n'y avait ni électricité, ni eau,  ni toilettes. On a tout installé. Des tentes…

Ils n'ont qu'un seul objectif :  passer la frontière croato-slovène.

Ils ne veulent pas rester ici.  Ils ont l'intention de quitter cette ville

pour continuer leur périple  vers l'Europe occidentale.

Quand tout le monde sera à l'intérieur,  le train partira.

Coûte que coûte poursuivre  sa route vers l'Ouest.

La gare ferroviaire de Beli Manastir  est prise d'assaut

avec l'espoir d'embarquer dans un train  pour la capitale croate Zagreb.

S'il vous plaît, restez à l'intérieur.

Les trains sont bondés. Les occupants  sont épuisés par des semaines de voyage.

La plupart viennent d'Irak,  de Syrie et d'Afghanistan.

Après cela, nous voulons…  J'aimerais pouvoir aller en Slovénie.

Après la Slovénie, vous voulez aller… ?  - À Vienne, puis en Allemagne.

C'est difficile, évidemment.  Et dangereux.

Beaucoup de choses peuvent  vous arriver en chemin.

Je me dis parfois que je mourrai en route.

La désorganisation  et le manque de coordination sont criants.

Après des heures d'attente, une partie  des réfugiés est embarquée dans des bus

et dirigée vers la frontière hongroise.

La Croatie est arrivée à saturation  et force la main à Budapest

pour qu'elle laisse transiter les migrants  sur son territoire vers l'Autriche.

À la frontière, les migrants sont débarqués  de bus croates pour des bus hongrois.

Le jeu de passe-passe de migrants  entre pays européens continuent.

Depuis l'été 2015, la pression migratoire  sur les Balkans n'a fait qu'augmenter,

poussant la Hongrie à ériger une clôture  de 175km sur sa frontière avec la Serbie.

Elle menace de faire de même  avec la Roumanie et la Croatie.

C'est un droit fondamental de chaque État

Schengen est extraordinaire,  car on passe à un bien plus haut niveau.

l'Union européenne impose des obligations  aux États membres de Schengen.

Donc, la Hongrie envoie  le message aux migrants

que s'ils viennent, ils doivent passer  par les points de passage officiels.

Pour le premier ministre hongrois  Viktor Orbán, le message est clair.

Si l'on crée l'impression  que chacun peut venir,

parce que nous sommes prêts  à les accueillir,

il s'agirait d'un échec moral.  Parce que ce n'est pas le cas.

Donc, ce qui est moral, humain,  c'est dire clairement : "Ne venez pas."

Pourquoi devez-vous venir de Turquie  en Europe ? La Turquie est un pays sûr.

On ne peut pas garantir  que vous serez acceptés.

La solution à la crise des migrants  viendra-t-elle de l'UE ?

Les 28 États membres ont décidé  de se répartir 120 000 migrants,

contre l'avis de la Hongrie, la Slovaquie,  la Roumanie et la République tchèque.

L'UE débloquera 1 milliard pour les agences  de l'ONU en charge des migrants.

Mais cette réponse semble bien maigre  face à la plus grande crise migratoire

qu'ait connu l'Europe  depuis la Seconde Guerre mondiale.