Martin Callanan (CRE) dresse le bilan de la législature 2009-2014 et donne sa vision d'une Europe qui en fait moins, mais mieux, avec davantage de pouvoirs rendus aux États membres et aux entreprises privées.

5 ans à la barre des conservateurs européens

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/16540429/v009-0001-fr.srt

Après 5 ans de travail législatif,  quel est le bilan

pour Martin Callanan,  président britannique

des conservateurs  et réformistes européens ?

Avec 57 membres, ce groupe est  le cinquième plus grand du PE.

Créé en 2009, il se présente  comme un parti jeune, mais influent,

Martin Callanan, bonjour  et bienvenue dans cette interview.

Les mêmes questions, la même procédure  que pour vos autres collègues.

2009-2014, 5 années passées au sein de  ce parlement à Strasbourg et à Bruxelles.

Quel a été le moment le plus important  pour vous, l'élément le plus important ?

Clairement, la crise de la zone euro  a tout occulté

et je pense que cela a été très difficile,  mais cela a aussi fourni un contrepoids

à l'inéluctabilité du fait que l'intégration  soit nécessairement une bonne chose.

Je pense qu'il est largement admis  maintenant que certains pays

n'auraient jamais dû intégrer  l'euro au départ.

Le deuxième élément que j'ai trouvé  particulièrement important,

c'est l'accord sur le budget, nous  le considérons comme une grande réussite.

Pour la toute première fois, il y a  une diminution du budget européen.

Beaucoup d'entre nous auraient aimé  qu'il soit diminué encore davantage,

mais néanmoins, c'est un léger progrès.

Selon vous, la relance économique ne  peut-être dirigée que par les entreprises ?

C'est la seule solution pour vous ?  - Bien sûr que c'est la seule solution,

nous ne pouvons pas tous  travailler pour le gouvernement.

La plupart des réglementations créatrices  d'emploi, le travail que nous devons faire,

tout cela se passe  au niveau des États membres.

Mais il y a une contribution  que nous apportons au niveau européen.

Nous pouvons faciliter les choses pour les  entreprises, rationaliser le marché unique,

nous pouvons éliminer les charges  qui pèsent sur les entreprises,

nous pouvons abandonner tous les  départements Emploi et Affaires sociales,

les réglementations du travail empêchant  les gens d'employer plus de personnes,

qui font que ça coûte cher d'employer des  gens. Voilà comment créer des emplois.

Comment décririez-vous  la vision de l'Europe de Martin Callanan,

quelle serait-elle précisément ?  Qu'est-ce que l'UE pour vous ?

M. Callanan veut voir l'UE en faire moins,  mais mieux, de manière plus efficace.

Donc, pas du tout d'Europe politique,  c'est aller dans la mauvaise direction ?

L'Europe est un projet politique,  nous voulons qu'il y en ait moins.

Nous voulons que les pouvoirs retournent  de l'UE aux États membres.

Tout le monde avait les yeux rivés  sur les journaux britanniques fin janvier,

à la recherche d'un appel au référendum :  Oui ou Non à l'UE.

Je ne sais même pas comment la question  sera posée exactement.

Ce serait intéressant de voir quelle  question vous poseriez pour le référendum.

Êtes-vous pour ou contre ?  - Non, je soutiens mon premier ministre

qui est aussi le chef de mon parti, il est  juste de donner le dernier mot au peuple.

Le premier ministre a déclaré que nous  voulons renégocier cette relation,

nous voulons desserrer les liens,  nous voulons rapatrier les pouvoirs

du niveau européen  au niveau des États membres,

nous redonner plus de pouvoirs,  dans nos parlements nationaux,

par exemple concernant la législation  sur la sécurité sociale et les prestations.

Après le traité de Lisbonne,  il y a eu de nouveaux visages dans l'UE,

on pense à M. Van Rompuy,  à Lady Ashton, par exemple,

vous soutenez cette idée d'une Europe  qui a de nouveaux visages ?

Non, je pense que l'Europe  ne devrait pas construire

une politique étrangère  ou une politique de défense,

je pense que Lady Ashton était totalement  hors de propos dans son travail

et je serai bien content de la voir partir  après les élections de juin.

M. Van Rompuy comme président du  Conseil, ça relève du Conseil européen.

Beaucoup disent qu'il s'agit  d'élections très particulières.

Il y a une nouvelle manière d'élire  le président de la Commission européenne.

Je ne soutiens pas cette idée que les  élections aboutiront à la nomination

d'un nouveau président de la Commission.

Il semble qu'on se retrouvera  devant trois ou quatre eurocrates anonymes

dont personne n'a jamais entendu parler,  qui essaieront de prétendre qu'ils auront

en quelque sorte un mandat démocratique  à cause des élections

de centaines de partis politiques  partout en Europe.

Je crois que si vous sortiez  avec vos caméras de télévision dans la rue

et demandiez à n'importe qui en G.-B.,  République tchèque, Pologne ou Belgique :

"Qui sont ces gens ?", je crois  qu'il vous faudrait énormément de temps

pour essayer de trouver quelqu'un  qui sait de qui il s'agit.

Dernière question, Martin Callanan  reviendra-t-il en mai ou après mai

ici à Strasbourg, et à nouveau  en tant que président de son groupe ?

Première règle en politique : ne jamais  répondre à des questions hypothétiques.

L'élection du groupe aura lieu  à Bruxelles, vraisemblablement,

et ma propre élection aura lieu  dans le Nord-Est de l'Angleterre.

Martin Callanan,  nous vous souhaitons bonne chance.