Les régimes d'austérité étaient-ils une réponse à long terme ou une solution rapide ? Othmar Karas (PPE) et Liem Hoang Ngoc (S&D) donnent leur avis sur les prochaines étapes pour les pays européens endettés.E9C220F4-69E9-480C-82B7-A2DE00ED256C

Mesures d'austérité de la Troïka : mal nécessaire ou grâce salvatrice ?

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/16498352/n003-0282-frx.srt

un trio composé  de la Banque centrale européenne,

du Fonds monétaire international  et de la Commission européenne.

Son but : guider et contrôler l'utilisation  des prêts accordés aux pays en crise.

Aujourd'hui, les eurodéputés tirent le bilan  dans un rapport parlementaire.

Les mesures d'austérité  étaient-elles adéquates ?

Les cures d'austérité infligées  par la Troïka, un mal nécessaire ?

Nous avons posé la question au Français  L. Hoang Ngoc et à l'Autrichien O. Karas.

car nous sommes au milieu de la pire crise  économique, financière et de la dette

depuis la Deuxième guerre mondiale, et  l'UE n'était pas prête à une telle crise.

Dès lors, nous avons besoin de la Troïka  pour lancer des réformes dans les États

et éviter que les États membres  ne deviennent insolvables.

On a évité la banqueroute, les défauts  désordonnés de paiement à court terme.

Mais à long terme, les facteurs qui sont  source d'instabilité sont toujours présents.

Dans les quatre pays sous assistance,  les taux d'endettement ont augmenté.

Dans trois d'entre eux,  ils sont supérieurs à 120% du PIB.

Or, le FMI estime que au-dessus de 120%,  la dette devient insoutenable 

donc la question de la restructuration de la  dette sera sans doute posée dans des pays.

Y avait-il une alternative  à ces cures d'austérité ?

Toutes les mesures que nous adoptons  ont trois objectifs :

réduire le déficit, réformer les structures  et investir dans la croissance et l'emploi.

Nous ne les soupesons pas  les unes par rapport aux autres.

Il faut en tout cas  un débat démocratique.

Avec le PPE, nous ne sommes pas  forcément d'accord.

Eux pensent que la politique menée  était sans doute la bonne.

Nous, nous pensons que le rythme  de la consolidation budgétaire

Votre rapport demande plus de contrôle  démocratique. À quoi ça peut ressembler ?

Notre opinion est  que toutes les activités européennes

doivent se baser  sur le droit communautaire européen,

avoir une légitimité démocratique et être  contrôlées démocratiquement par le PE.

Nous demandons que le mandat des  institutions communautaires soit clarifié.

Et pour que le contrôle  démocratique s'applique,

il faut placer la Troïka  sous l'égide du droit communautaire.

Faire ce qui s'impose signifie rendre  possible un fonds monétaire européen.

Et pour ce faire, nous avons besoin  d'une réforme du traité.

La Grèce est loin  d'être sortie de la crise.

Une restructuration de sa dette  sera-t-elle encore nécessaire ?

Il y a d'autres formules envisageables.  La BCE pourrait prendre ses pertes.

Elle détient aujourd'hui  34 milliards de dette grecque.

ça n'affecterait ni le contribuable,  ni les banques grecques.

Par contre, ça relancerait un petit peu  sans doute la croissance,

parce qu'on est aujourd'hui  au bord de la déflation.

La Grèce a fort progressé, les chiffres  et les estimations pointent vers le haut.

J'aimerais féliciter la Grèce  pour ses réformes

et j'espère que la Grèce sera en mesure de  quitter la Troïka dans les 48 mois à venir.