Alors qu'il examine les dépenses de l'UE en 2013, le chef de la Cour des comptes Vitor Caldeira dit qu'il faut se concentrer sur les résultats.

Il faut dépenser pour obtenir des résultats, pas dépenser pour dépenser - Vitor Caldeira

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/11890825/n003-0318-frx.srt

Vitor Caldeira, président  de la Cour des comptes européennes,

vient de présenter le rapport de la Cour  sur l'exécution du budget 2013 de l'Union.

Conclusion : le taux d'erreur  est encore trop élevé.

4,7% du budget, soit 7 milliards d'euros,

ont été mal dépensés  ou n'auraient jamais dû être versés.

Fraude, gaspillage ou mauvaise gestion ?  Nous allons le découvrir.

M. Caldeira, bonjour  et bienvenue dans cet entretien.

Si vous deviez attribuer une note à l'UE -  imaginons qu'on est à l'école -

Nous sommes auditeurs, pas enseignants,  donc nous ne donnons pas de note,

un avis sur la fiabilité des comptes  et des transactions sous-jacentes.

Et à notre avis, cette année,  nous avons des problèmes.

Un avis sans réserve sur les comptes -  les comptes sont fiables -

mais nous soulignons, pour les transactions  sous-jacentes à des paiements,

qu'il y a encore des cas de non-conformité.

Dans votre rapport,  il est intéressant...

Rien qu'en cette période, où M. Juncker,  nouveau président de la CE,

pour lequel il ne sait pas vraiment  d'où viendra l'argent -

nous serions curieux  de vous entendre à ce propos…

Mais d'autre part, il s'agit aussi  de trouver les bons projets

et là il semble  y avoir un véritable point faible,

dans les services de la Commission -  nous en discuterons ensuite -

il y a quelque part une faiblesse  pour trouver les bons projets

Ce que nous indiquons dans notre rapport,  c'est qu'il faut

que les États membres et les institutions  de l'UE accordent plus d'attention

à la manière dont ils utilisent les fonds  européens et dépensent l'argent européen.

En résumé, je dirais qu'il faut  des dépenses plus judicieuses,

qui apportent une valeur ajoutée  et une dimension européenne évidente

aux projets et aux programmes  qui sont cofinancés par l'UE.

Jusqu'à présent, l'objectif a été surtout

d'utiliser l'argent qui est disponible,  de le dépenser.

En respectant les règles,  dans une certaine mesure -

nous avons là aussi trouvé des erreurs.

Mais ce n'est qu'en troisième lieu que l'on  se préoccupe des résultats que l'on obtient,

Mais qui est en tort ? Vous parlez  de la Commission de M. Juncker,

mais d'une manière ou d'une autre, l'erreur  est commise par des fonctionnaires ?

Où se situe l'erreur ? Au niveau  des États membres ou institutionnel ?

Je dirais qu'il y a des erreurs  parce que ceux qui sollicitent des fonds

ne respectent pas toutes les conditions.

Les États membres et les institutions  de l'UE agissent essentiellement

pour éviter que ces demandes  ne se transforment en paiements réels.

D'après nos découvertes de cette année,  si les États membres

utilisaient toutes les informations  disponibles pour éviter ces situations,

par exemple, dans un des secteurs où il y a  le plus d'erreurs, le développement rural,

l'erreur la plus probable  passerait de 6,7% à 2%.

Il ne faut pas des règles  plus complexes, plus de contrôles,

il faut appliquer ce qu'on a aujourd'hui,  en se concentrant sur les résultats.

Obtenir des résultats est une chose,  dépenser de l'argent en est une autre

et là, il semble y avoir  un énorme problème,

ce besoin de dépenser  tout l'argent disponible.

La façon dont le budget, dont les  arrangements pour gérer le budget

ont été fixés jusqu'à présent  a été faite selon le principe

qu'il faut utiliser les fonds  dans un délai de deux ou trois ans,

On incite donc à utiliser  ce qui est disponible,

Et dans le passé,  il y a des exemples dans nos rapports,

cela a engendré la tendance  à ne pas avoir au début

la préoccupation, le souci  d'utiliser ces fonds de la meilleure façon.

Nous devons donc passer  d'une culture qui dépense de l'argent

à une culture qui cherche à obtenir  des résultats avec les fonds disponibles.

Dernière question, s'il y avait  une erreur symbolique qui a été commise,

un gaspillage d'argent, serait-ce un pont  quelque part ou un terminal d'aéroport ?

Quel est votre meilleur exemple ?  - Je n'ai pas de cas particulier en tête.

Il y a de nombreux exemples  de non-conformité dans notre rapport,

mais dans les rapports spéciaux de l'an  passé, on en a produit 19 cette année

et déjà réalisé 16, nous pouvons  trouver de nombreux exemples

de cas où les fonds alloués à ces projets

n'atteignaient pas les objectifs  qu'ils devaient atteindre.

Il est vrai que nous préparons un rapport  sur les aéroports financés par l'UE,

et j'espère que  dans trois ou quatre semaines,

nous pourrons publier des exemples  passionnants sur les aéroports.