L'Europe explore la possibilité de résoudre ses besoins énergétiques grâce au gaz de schiste mais le processus d'extraction est potentiellement nuisible pour l'environnement.

Reporter : Le gaz de schiste - une option pour l'Europe ?

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Le pétrole devenant toujours plus cher,  l'Europe s'intéresse au gaz de schiste

devenu depuis 2 ans la seconde ressource  énergétique aux USA.

Une ressource qui ne fait pas  l'unanimité.

Dans le Larzac, au Sud-Est de la France,  ce spéléologue et guide de montagne

nous rappelle l'importance de l'eau,  si rare en surface dans sa région.

Il redoute de voir cette eau polluée  par l'exploitation du gaz de schiste.

Extrait depuis 10 ans en Amérique  du Nord, il pourrait l'être en Europe.

Dans ce schiste, il y a du gaz.  Je prends les deux masses.

Ces masses vont donner  ce rocher qui est fracturé.

Il y a des espèces de fumées  qui apparaissent.

Voilà ce qui va se passer.  L'eau risque de brûler.

Entre Eldorado énergétique ou cauchemar  environnemental, l'Europe se tâte.

Pour extraire ce gaz, des puits sont  creusés à plus de 2.500 m de profondeur.

On y injecte de l'eau, du sable et des  produits chimiques à haute pression -

entre 10.000 et 15.000 mètres cubes  d'eau.

La fracturation hydraulique fissure  le schiste dont se dégage le méthane.

Mais en remontant, ce gaz risque  de polluer la nappe phréatique.

Ici, dans le Sud de la Fance, trois  permis d'exploration ont été délivrés,

couvrant une zone potentielle de gaz  de schiste de plus de 15.000 km2.

L'un de ces pays concerne la ville  de Nant, au centre du plateau du Larzac,

le plus grand bassin  d'eau potable de France.

L'eurodéputé Vert José Bové s'est rendu  dans sa région pour la défendre

face à cette nouvelle technique invasive  pour l'environnement.

C'est un territoire fragile, calcaire,  où il y a des nappes phréatiques

qui servent à alimenter des centaines  de milliers de gens autour des Causses.

Il faut choisir entre fournir de l'eau  aux gens et produire du gaz.

De plus en plus de permis sont octroyés  aux compagnies pétrolières en Europe.

Après l'Aveyron, l'Ardèche, le bassin  parisien est le 8e territoire en France.

Deux puits devraient y être forés  au premier semestre 2011.

Il n'y a pas de raison que l'eau prenne  feu à cause de cette technologie.

D'abord sûres d'elles, les industries  énergétiques tempèrent leur discours

face aux inquiétudes exprimées  de part et d'autre de l'Atlantique.

On entend les réactions sur Internet  et les questions qui sont justifiées.

Il faut y répondre et nous avons bien  l'intention d'y répondre.

Toute la phase d'analyses et d'études  qu'on mène aujourd'hui

a pour but d'apporter des réponses  à toutes ces questions.

Les compagnies insistent, elles n'en  sont qu'à la phase d'exploration

mais pour notre guide de montagne  et spéléologue, c'en est déjà trop.

cela risque de contaminer l'ensemble  du processus des nappes souterraines.

Une opposition que partage  l'eurodéputée Eva Joly

venue constater sur place la rareté de  l'eau, surtout présente sous la terre.

Pour explorer,  ils font déjà des forages.

Ils injectent déjà des produits  toxiques, les camions sont déjà là.

Donc, même de cette phase d'exploration,  nous n'en voulons pas.

Pêcheurs, spéléologues et paysans du S-E  de la France s'opposent à cet or gazeux.

Le gouvernement français a momentanément  suspendu l'étape de la prospection,

alors que les Polonais ne semblent pas  s'opposer aux permis délivrés,

confiants dans les nouvelles techniques  permettant l'étanchéité de ces puits.