La chef des affaires étrangères de l'UE a également fait part de son optimisme concernant la nouvelle ère des relations Iran/Occident.F2D40706-9582-46E7-B525-A58E00E84ED1

Federica Mogherini : "Seule la diplomatie syrienne peut vaincre l'EI"

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/11539086/n003-0387-fr.srt

L'Iran a été accueilli  dans la communauté internationale

alors que la Russie n'a toujours pas la cote.

Une période agitée pour l'Europe et la chef  des affaires étrangères F. Mogherini.

EuroparlTV l'a rencontrée.  Voici notre première question :

que pourrait-il se passer suite à l'invocation  par la France de la clause de solidarité

car c'est la première fois  qu'on utilise un article du traité.

Cela revêt une importance particulière  sur le plan politique,

car cela signifie  que dans le domaine de la défense aussi

nous pouvons utiliser  les articles des traités…

Pour la politique de sécurité  et de défense commune ?

Pour la développer davantage,  parce qu'on a déjà 17 missions et opérations

dans le monde. Nous avons donc là  une capacité qui existe déjà.

Mais il y a des articles des traités  qu'on peut utiliser davantage.

Et qu'en est-il d'une réponse militaire  commune des États membres de l'UE ?

Je ne vois d'intervention militaire européenne  future en Syrie ou en Irak.

Je l'ai répété plusieurs fois.  L'Union européenne a un rôle majeur à jouer

en Syrie et dans la lutte contre Daesh  sur deux volets.

Le premier est l'aide humanitaire  fournie en Syrie et aux alentours.

Et le second consiste  à soutenir et faciliter

les négociations politiques  afin d'essayer de régler la crise en Syrie.

Des négociations auront lieu  à Genève le 25 janvier

avec tous les acteurs clés,  de la Russie à l'UE en passant par l'Iran.

Immédiatement après avoir conclu  un accord avec l'Iran

sur leur programme nucléaire,  après l'été,

nous avons insisté pour former  un groupe international de soutien à la Syrie

avec les acteurs concernés dans la région  et sur la scène internationale.

Les négociations entre Syriens censées  commencer dans quelques jours à Genève

seront le point de départ, d'une part,  d'une transition politique...

Une transition signifie qu'on commence  à un point et termine à un autre.

À Damas, en parallèle,  il faudrait un cessez-le-feu

entre tous ceux qui combattent  la guerre civile interne en Syrie.

Cela pourrait nous permettre  d'unir nos forces

pour lutter efficacement contre Daesh  et vaincre Daesh.

Et concernant Bachar al-Assad,  peut-il continuer, selon vous ?

La communauté internationale  n'a pas de position commune.

Vous le savez.  L'Iran et la Russie défendent une position,

l'UE, nos amis américains et d'autres  dans la région n'avons pas la même position.

L'important est que,  au lieu de simplement déclarer,

comme on le fait  depuis quatre ou cinq ans,

que Bachar al-Assad doit partir -  alors qu'il est encore là -

nous commencions un processus  permettant d'entamer une transition.

La seule façon de vaincre Daesh,  pas seulement le combattre, mais le vaincre,

est de mettre fin à la guerre civile  et d'unir les forces contre cette menace.

Changeons de registre pour passer  à un ancien "paria international", l'Iran,

comment voyez-vous évoluer les relations  avec l'Iran et est-ce bon pour l'Europe ?

Sur le plan économique, c'est assez évident.

L'Europe a toujours été  l'acteur le plus puissant

sur le plan économique ou commercial  en Iran avant l'introduction des sanctions

et cela se voit déjà très clairement.

Cela permettra aux entreprises européennes  de recommencer à y investir

et de coopérer  avec les entreprises iraniennes.

Mais il y a de nombreux  domaines de coopération possibles

dans la recherche, la science,  la technologie ou la culture.

Il y a de nombreux domaines  où une coopération est possible.

Aucun domaine n'est exclu.  Ce sera une véritable réussite

quand cet accord parviendra  à ouvrir la voie

à des relations différentes,  avec plus de coopération,

entre l'Iran, l'Arabie saoudite  et d'autres pays du Golfe et de la région.

si l'Occident doit choisir  entre sunnites et chiites ?

Il existe déjà des tensions,  cela va de soi.

Actuellement, celles-ci sont très sérieuses

et il y a un risque réel que les tensions  bilatérales entre l'Arabie saoudite et l'Iran

se développent davantage dans la région  et pour le reste du monde.

Mais d'un autre côté,  par rapport à il y a un an,

ou deux ans…  - Les relations avec l'Iran…

Les relations avec l'Iran étaient  tout à fait différentes.

Nous y travaillions,  mais on en était très loin.

Les sanctions étaient d'application  et ce qui s'est passé il y a quelques jours,

avec la libération  de prisonniers américains en Iran

et de prisonniers iraniens aux États-Unis

Donc, les choses peuvent changer  et évoluer de manière positive.

Et pour terminer, qu'en est-il de la Russie ?

Les sanctions contre la Russie  ont été prolongées en décembre.

L'Union européenne était,  est et reste unie sur ce point,

sur le fait qu'elles sont liées  à la pleine application des accords de Minsk.

La politique reste inchangée sur ce point.

J'espère à l'avenir améliorer  les relations avec la Russie.

Sur d'autres sujets, nous travaillons  de manière constructive avec la Russie.

Nous avons conclu  l'accord avec l'Iran ensemble.

Nous collaborons sur la situation  au Moyen-Orient.

Prenez la situation en Libye :  tout le travail au Conseil de sécurité de l'ONU

Concernant l'Ukraine et l'annexion  de la Crimée, notre politique reste la même,

mais nous souhaitons que nos relations  avec la Russie s'améliorent

et que l'accord de Minsk  soit pleinement appliqué.

Mme Mogherini, merci  d'avoir été avec nous sur EuroparlTV.