Après une visite à la commission Développement, le nouveau coordinateur européen pour la lutte contre Ebola Christos Stylianides répond aux questions des eurodéputés et des parties prenantes.

Aide européenne : À la hauteur de la lutte contre Ebola ?

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/11911771/n004-0013-fr.srt

Depuis début 2014,  l'épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest

a tué plus de personnes que l'ensemble  des autres flambées connues depuis 1976.

Fin novembre 2014, la maladie aurait  déjà tué près de 6000 personnes.

quant à la façon dont l'UE a réagi  et devrait résoudre cette crise.

Nous avons posé les questions  d'intervenants et de politiciens

directement à Christos Stylianides,  commissaire à l'aide humanitaire

et personne responsable du dossier Ebola.

L'UE a promis près de 900 millions  pour aider à régler la crise Ebola.

Mais des eurodéputés  ont critiqué les États membres

pour leur hésitation à coordonner  et accroître leurs efforts pendant l'été.

Bien sûr, vous êtes actuellement  très occupé avec une maladie : Ebola.

Vous êtes allés en Afrique de l'Ouest.

Sachant qu'on allait vous rencontrer,  on a demandé à plusieurs personnes -

puisque vous êtes allés en Afrique  et connaissez bien la situation -

s'ils avaient des questions à vous poser  et c'était le cas pour beaucoup.

Pour commencer, une de vos anciennes  collègues, Linda McAvan,

vous la connaissez, elle est eurodéputée  au Parlement européen.

J'aimerais vous présenter sa question.  On la regarde ensemble.

M. le commissaire,  beaucoup ont dit qu'une des raisons

pour lesquelles l'épidémie s'est installée  en Afrique de l'Ouest,

est que la guerre civile a dévasté les  systèmes de santé, qui n'existaient pas.

Avez-vous eu cette impression  lors de votre visite dans ces pays ?

Et si oui, quelles sont les leçons  à long terme que doit en tirer l'UE

afin de s'assurer que notre aide  cible directement la santé publique

et de garantir  que cela ne se produise plus jamais ?

Alors…  - Je suis d'accord avec Linda McAvan.

Bien entendu, la discussion portant  sur l'amélioration constante de l'efficacité

de l'aide humanitaire  et au développement

demeure un réel défi pour l'ensemble de  la communauté humanitaire internationale.

C'est pourquoi l'engagement de l'UE cible  le long terme et non le court terme.

Certains diraient que vous avez eu bien  le temps de vous charger du long terme

pour organiser cela  afin d'éviter que cela ne se produise.

C'est un peu la question de Linda McAvan,  qu'avons-nous appris de cela ?

Nous avons peut-être commis une erreur.

Nous insistons pour dire qu'il faut  aussi des mesures urgentes

pour subvenir aux besoins et aux carences  qu'il y a sur le terrain,

mais qu'en même temps, il faut reconstruire  les systèmes de soins de santé.

Vous avez dit "sur le terrain".  J'ai une autre question provenant de MSF -

Médecins sans frontières -  une organisation qui s'est fortement plainte

de ce qui a été fait  aux niveaux de l'UE et de l'ONU.

Voyons brièvement  ce que ce monsieur souhaite vous dire.

Je suis le coordinateur des opérations  pour Ebola de Médecins sans frontières.

L'UE s'est engagée à soutenir les services  de santé généraux dans les pays touchés.

C'est un secteur clé qu'il faut soutenir

et qui ne nécessite pas  une expertise particulière en Ebola.

Que fera concrètement l'UE  dans les semaines à venir

pour améliorer l'accès aux services de soins  de santé pour les cas non liés à Ebola ?

MSF joue un rôle décisif  dans la lutte contre Ebola.

Nous luttons sur deux fronts spécifiques.

D'abord, pour envoyer plus de personnel  médical et de matériel sur le terrain

dans les trois pays concernés,  pour subvenir aux besoins immédiats.

Et ensuite, comme je l'ai déjà dit,  il nous faut un plan bien précis

pour la reconstruction  des systèmes de soins de santé.

MSF a quelque chose de bien particulier,  ils ne veulent pas d'argent des institutions.

Ils veulent un engagement clair  envers quelque chose.

Alors êtes-vous prêts  à nous donner cet engagement ?

Concrètement, que ferez-vous  pour ces cas non liés à Ebola ?

Comptez-vous envoyer du personnel  ou améliorer les équipements ?

Le personnel médical  de chaque pays européen

mais est aussi spécialisé dans de nombreux  autres aspects du processus médical.

Nous avons besoin de médecins,  mais aussi d'infirmiers et d'hygiénistes.

Et cela suppose une nouvelle infrastructure  pour reconstruire les systèmes de santé

pour toutes les maladies,  pas seulement pour traiter Ebola.

J'aimerais vous montrer une autre question  de personnes qui travaillent là-bas.

Les patients suivis pour Ebola sont traités  dans des services spécialisés.

Qu'en est-il de celui qui ne présente que  des symptômes après un séjour en Afrique

et qui va s'adresser à un établissement  de santé de sa ville ?

Quel est le niveau de la formation des  professionnels de santé des pays membres

par rapport à la prise en charge des patients  qui peuvent s'adresser n'importe où ?

Et tous les services d'urgence  disposent-ils d'un matériel adapté ?

Vous êtes bien sûr responsable  de l'autre côté,

mais avez-vous aussi une réponse  pour l'Europe ?

Concernant la préparation,  l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS,

a rédigé un code strict  de mesures de contrôle

Une des principales clés de la prévention  consiste à informer le public

de manière claire et simple, bien sûr,

et à suivre les protocoles médicaux  dans tout processus et toute procédure,

à chaque étape  du processus et de la procédure.

Comprenez-vous les craintes des gens ?  Nous sommes ici à Bruxelles

et à Bruxelles, il y a un mois,  il était impossible de faire des tests.

Je suis contre toute approche hystérique.

Et le dépistage à l'arrivée mis en place  par plusieurs États est nécessaire.

Et bien sûr,  nous avons déjà des protocoles

pour les voyageurs qui reviennent  des pays touchés,

préparés par le Centre européen de  prévention et de contrôle des maladies.

Nous sommes prêts à tout affronter  dans ce domaine. J'en suis certain.