Alors que la commission des libertés civiles donne le feu vert aux négociations sur le dossier litigieux des données PNR, nous demandons à l'eurodéputé en charge du dossier au Parlement, Timothy Kirkhope (CRE), dans quelle mesure cela respecte l'équilibre

La commission décide de faire avancer la législation sur les données des passagers aériens

https://api.multimedia.europarl.europa.eu/documents/20125/12087556/n003-0364-fr.srt

Les données personnelles des passagers,  ou PNR, sont un dossier très controversé

L'idée : un stockage massif  d'informations sur les passagers aériens

pour aider les services de sécurité et  la police à traquer terroristes et criminels.

Après des années de retard,  lié surtout aux questions de vie privée,

les eurodéputés de la commission Libertés  civiles ont adopté les mesures.

Ce dossier a été mené  par Timothy Kirkhope.

Pourriez-vous nous expliquer ce que  la commission LIBE a voté aujourd'hui ?

Tout d'abord, ils ont voté avec conviction  la liste d'options

qu'ils avaient à leur disposition  sur les compromis

Il y avait potentiellement  près de 800 amendements.

Mais nous avons réussi à réduire cela  à un petit nombre de compromis.

C'était le fruit d'une énorme quantité  de travail qui a duré 3,5 ans,

Un des problèmes majeurs  pour les eurodéputés de la gauche

portait sur la protection des données.  Comment avez-vous contourné cela ?

Dans ce genre de cas,  il faut toujours trouver un équilibre.

Il y a de nombreuses menaces en Europe,  et pas seulement terroristes,

il y a aussi des menaces criminelles.  De grands criminels opèrent,

font du trafic d'êtres humains, de drogue…  Ce sont des choses qui existent.

Les gens qui entrent en Europe  et qui voyagent en Europe,

sont des personnes au sujet desquelles  on doit pouvoir partager des informations

permettant à la police et aux services  de renseignements de les arrêter

et de prévenir les dangers pour les citoyens.

Les autorités belges sont très claires  sur ce point :

une grande partie des gens impliqués dans  les trafics et infractions liées à la drogue,

ont été arrêtés grâce aux informations  obtenues de cette manière.

La menace qui pèse sur les Européens  aujourd'hui par rapport à il y a 3,5 ans

avec des djihadistes qui arrivent en Europe  ou quittent l'Europe,

La menace ne cesse d'augmenter,  mais pas dans une catégorie ou une autre.

La menace représentée par les grands  criminels est bien plus importante,

de même que celle représentée  par le terrorisme.

Et franchement,  je crois que nous devons agir

pour nous protéger plus qu'on ne le faisait.

Que dites-vous aux personnes qui,  à un moment ou à un autre,

se sont opposées à cette législation car  elle porte trop atteinte à la vie privée ?

Que ce qu'il faut, c'est que  les forces de police et de sécurité

plutôt que de lancer un service  de collecte massive de données ?

Nous voulons nous assurer  que les informations soient transmises,

mais aussi que l'utilisation de ces données  soit protégée

et qu'elles ne puissent pas tomber  dans les mains de n'importe qui.

De nombreuses précautions  et protections ont été mises en place.

Si le processus de négociation  avec les États membres et la CE

quand les Européens peuvent-ils s'attendre  à ce que le système PNR soit en place ?

Nous aimerions terminer les processus  administratifs et législatifs

Et en ce qui concerne le déploiement  pratique des systèmes PNR,

et de la façon dont ils les réunissent  et les combinent.

Parce que cela demandera un important  travail de mise en commun.

Timothy Kirkhope,  merci beaucoup pour cette interview.